Un activateur d'égalité réelle

Au tribunal de Bobigny, les violences intra-familiales en cour spéciale

16/04/24 |  

Au tribunal de Bobigny, les violences intra-familiales en cour spéciale

Pour faire face au surplus d'activité annoncée cet été, le deuxième plus gros tribunal de France s'est doté d'une chambre spéciale pour clore des affaires en souffrance

Un article de : https://www.bondyblog.fr/author/meline/

extraits :

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Début mars, au tribunal judiciaire de Bobigny (93), une chambre un peu spéciale traite d'une violence du quotidien : celle exercée contre les femmes. Créée au mois de novembre, la « 31ᵉ » a vu passer pendant plusieurs mois des auteurs poursuivis pour agression sexuelle, coups ou encore violences psychologiques sur leur ex-conjoint.

Cette chambre  « bonus » s'inscrit dans une montée en puissance du tribunal de Bobigny qui prévoit de faire face à 200 gardes-à-vue durant la période des Jeux Olympiques. La lutte contre les violences faites aux femmes a ainsi profité de l'augmentation de moyens humains octroyés par le ministère de la Justice.

Il y a entre 15 et 16 audiences par semaine sur cette problématique de violences intrafamiliales
Car face aux piles de dossiers qui s'accumulent, la difficulté est de « faire du cousu main » pour chaque affaire, admet le procureur du tribunal, Éric Mathais. Selon les chiffres de l'Observatoire des violences faites aux femmes en Seine-Saint-Denis, 11,6 femmes pour 1 000 sont victimes de violences dans le département, contre 8,4 pour 1 000 dans le reste de la France. Les plaintes enregistrées par les services de police ont également bondi : plus 2,3 % en cinq ans.

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Depuis le mouvement Me Too, des avancées dans la prise en charge des victimes
À la 31ᵉ, l'audition des victimes commence à chaque fois de la même manière. « Comment allez-vous ? », questionne inlassablement la présidente des débats. « Je me demande pourquoi c'est tombé sur moi », rétorque la victime. « Vous n'avez aucun reproche à vous faire, Madame », la coupe l'une des magistrates.

Quelques instants plus tard, son ancien compagnon écope de quatre ans de détention à domicile sous surveillance électronique dont deux ans de sursis ainsi que de la suspension de l'exercice de l'autorité parentale. « La réflexion sur son comportement n'est pas du tout aboutie », alerte la procureure Marie Lebo, également référente en matière de violences conjugales au tribunal judiciaire de Bobigny.

« La Cour est attentive à ce genre de sujet », se félicite Me Sylvie Queiroze, avocate d'une autre victime. La présidente de la 31ᵉ chambre a été auparavant juge des enfants au sein du même tribunal. Un parcours qui la situe « au plus proche » des victimes, juge l'avocate.

 

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