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19/03/24 | cyberviolences, étude, Monde
Une très riche étude étayée et documentée de la Fondation Canadienne des Femmes
Les Nations Unies (2018) décrivent la violence en ligne fondée sur le genre à l'égard des femmes comme tout acte « commis, facilité ou aggravé pleinement ou partiellement par l'utilisation d'[outils d'information et de communication], par exemple les téléphones portables et les smartphones, Internet, les pateformes des médias sociaux ou les courriers électroniques, et qui vise une femme parce qu'elle est une femme ou touche spécialement la femme ».
« La cyberviolence fondée sur le genre est un concept en constante évolution […] La transformation rapide des technologies influence la violence en ligne, et de nouvelles et différentes manifestations de violence émergent alors que les espaces numériques changent et perturbent la vie hors ligne »
: SOURCE – Pour en savoir plus
idéologie Incel (extraits)
Si l'accès élargi à Internet a permis une plus grande connectivité de la communauté, il a également augmenté la haine et la violence en ligne faisant la promotion de la cyberviolence fondée sur le genre à l'égard des femmes. En réaction à la montée du mouvement féministe, de nombreux groupes misogynes et antiféministes ont vu le jour. Parmi ceux-ci, on retrouve les célibataires involontaires, aussi connus sous le nom d'incels, qui croient que le refus des femmes d'avoir des relations sexuelles avec eux est une forme d'oppression envers les hommes. Les incels se rassemblent autour d'opinions misogynes communes qui projettent des idées de violence à l'égard des femmes. Même si les incels ne sont pas nécessairement violents, ils ont perpétré des actes de violence de masse envers les femmes au Canada » (en anglais seulement Chan, 2022).
« L'androsphère désigne divers mouvements caractérisés par leur misogynie extrême et décomplexée. Ces groupes comprennent les incels, la communauté Men Go Their Own Way (MGTOW) et les activistes pour les droits des hommes (Men's Rights Activists ou MRA) […] Ceux-ci se retrouvent en grande majorité sur Internet et se distinguent par un vocabulaire unique qu'ils utilisent pour décrire les femmes, le sexe et les autres hommes. Ils rejettent ouvertement le féminisme, qui, selon eux, domine maintenant la société au détriment des hommes » (en anglais seulement Davey et al., 2020).
Selon une analyse de la violence incel au Canada, les communautés virtuelles incel offrent à des individus à risque la chance d'être acceptés par des pairs qui partagent leurs idées et qui expriment des revendications communes dans une perspective idéologique. L'écosystème incel en ligne est répandu sur les plateformes grand public et de niche, et l'intérêt pour ce genre de discours est international (en anglais seulement Moonshot, 2021).
(…)
« Les cas de violence liés à la communauté incel sont habituellement vus comme isolés et séparés de ceux rattachés à l'extrémisme violent organisé. Les assaillants sont vus comme des “loups solitaires”. Toutefois […] ce qui encourage les incels à passer à l'acte est la nature structurelle des communautés virtuelles et le soutien social qu'ils en retirent. Les forums en ligne fournissent des idées, une motivation et un appui déterminants aux incels afin de les inciter à la violence. La solidification d'une identité commune est également centrale à la violence motivée par l'idéologie incel. Les individus isolés et marginaux nourrissent un fort sentiment d'appartenance et une loyauté profonde envers leur communauté » (en anglais seulement Chan, 2023).
L'exposition à des opinions haineuses faisant la promotion d'une position inférieure pour les femmes sur les plans social, politique et économique augmente le risque que les consommateurs de ce genre de contenu adoptent des vues similaires et passent à l'acte (en anglais seulement Fondation canadienne des femmes, 2019). Les recherches démontrent que les hommes et les garçons ayant « des croyances et des valeurs qui légitiment la violence » sont plus susceptibles d'avoir des comportements coercitifs et violents à l'égard des femmes (en anglais seulement Flood et Pease, 2009).