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Limiter la récidive : Quel suivi pour les auteurs de violences ?

19/10/22 |  

Limiter la récidive : Quel suivi pour les auteurs de violences ?

L’accompagnement des auteurs est l’un des leviers actionnés dans l’espoir de limiter la récidive. Comment s’organise cette prise en charge ? Avec quel impact ?

Deux structures strasbourgeoises, l'Arsea et le Cravs, font le point sur ce qu'elles proposent.

(extraits)

S'adapter à chaque cas
S'attaquer aux mécanismes qui provoquent le passage à l'acte : c'est aussi ce qui anime depuis douze ans l'action menée par le Centre de ressources pour les auteurs de violence sexuelle (Cravs). « Nous sommes l'un des deux seuls centres de France à assurer directement le suivi des auteurs, que ce soit dans le cadre d'une obligation de soins ou d'une démarche spontanée, détaille Dr Jean-Georges Rohmer, le responsable du Cravs Alsace. Dans les autres régions, les missions sont dirigées uniquement vers les autres professionnels qui les accompagnent. Ici, nous intervenons sur les deux tableaux. » La prise en charge individuelle est toujours précédée par un bilan psychologique et psychiatrique, afin de s'adapter à chaque cas. « On ne propose pas la même chose à un multirécidiviste de viols qu'à un exhibitionniste. De même, les soins ne sont pas les mêmes selon que le sujet présente des troubles dépressifs ou schizophréniques », résume le psychiatre. Des thérapies médicamenteuses peuvent être prescrites, en association avec un suivi psychologique, sous forme de consultations individuelles ou en groupe. Lorsque l'obligation de soins prend fin, la prise en charge peut malgré tout se prolonger. « Parfois, cela fait des années que le travail est engagé, et un lien transférentiel s'est tissé avec le thérapeute et la structure », détaille Nolwenn Scholler, psychologue clinicienne du Cravs. Certains choisissent de poursuivre leur thérapie ailleurs, et d'autres encore l'interrompent totalement lorsque plus aucune mesure ne les y contraint.

Des mois, voire des années
Les deux professionnels insistent également sur l'importance du temps long, et regardent d'ailleurs d'un oeil dubitatif les stages de responsabilisation répartis sur quelques séances seulement. « Il faut compter des mois, voire des années, pour que la prise en charge des troubles sous-jacents fonctionne, souligne Dr Rohmer. C'est une temporalité qui est parfois compliquée à faire entendre, et notamment à ceux qui nous demandent des comptes, mais elle est absolument nécessaire. »

 

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