Un activateur d'égalité réelle

#MeToo : cinq ans après, quel héritage ?

17/10/22 |  ,

#MeToo : cinq ans après, quel héritage ?

La Fondation des Femmes, le Collectif Féministe Contre le Viol et la Fédération nationale des Centres d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles reviennent sur l’héritage du mouvement #MeToo, cinq ans après son lancement

 

Un article du magazine 50-50

Le 4 octobre 2022, la Fondation des Femmes, le Collectif Féministe Contre le Viol et la Fédération national des Centres d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles sont revenus sur l'héritage du mouvement #MeToo.

Anne-Cécile Mailfert, la présidente de la Fondation des Femmes, ouvre la conférence en soulignant les évolutions positives. Les Français·es connaissent ce hashtag et savent qu'il vise la libération de la parole face aux violences sexistes et sexuelles.

 

#MeToo a permis à beaucoup de femmes d'oser parler.

Un autre grand résultat constaté est que les publics se tournent plus facilement vers les associations de terrain. Elles sont plus connues et sont donc plus souvent sollicitées par les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.

Des constats à double tranchant

La société civile a vécu une réelle prise de conscience, alors que les réactions politiques et institutionnelles brillent par leur absence. La transformation des institutions se fait attendre, ce qui se ressent toujours plus dans les témoignages postés sur Twitter. #MeToo, ce sont principalement des femmes qui n'ont pas porté plainte ; et elles ont de bonnes raisons de ne pas le faire. Il est dur de se lever contre l'impunité quand on connait la lenteur et l'inefficacité de la justice proposée en France.

Quelques chiffres le prouvent :

La justice est inefficace car sur l'année 2020, il y a eu 732 condamnations pour viol alors que les chiffres rapportés par les enquêtes de victimation dénombrent 95 000 victimes de viol par an. Le viol est le crime le plus impuni.
La justice est outrageusement lente puisqu'il faut en moyenne 77 mois à une affaire pour aboutir en Cour. Soit 6 ans et demi d'attente pour un résultat rarement à la hauteur du crime.

Emmanuelle Piet, la présidente du Collectif Féministe Contre le Viol, souligne que la procédure la plus courte qu'elle ait pu voir dans ses années de militantisme avait tout de même duré trois années. Il est donc compréhensible que les victimes n'aient pas envie de se lancer dans la procédure.
De plus, réussir à porter plainte représente déjà un parcours de la combattante. Entre les remarques déplacées et les refus de dépôt de plainte, il faut beaucoup de courage pour pousser la porte d'un commissariat. Des études sur l'accueil des victimes par les policières/policiers et gendarmes démontrent que ça relève de la loterie en termes de chance. Si elles/ils font partie des rares à avoir été formé·es, tout va bien ; mais si ce n'est pas le cas, c'est une autre histoire.

 

lire l’article dans son intégralité

Partagez