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Réforme du code de la famille au Maroc : débat sur le statut des mères célibataires

19/03/24 |  ,

Réforme du code de la famille au Maroc :  débat sur le statut des mères célibataires

Entretien TV5 Monde avec Assia Morabet, Alliance associative pour la défense des droits des mères célibataires

 

Extraits :

Assia Morabet est présidente de la Coordination de l'Alliance associative pour la défense des droits des mères célibataires et de leurs enfants. Cette association a pu participer aux consultations sur la future Moudawana, menées notamment par le ministre marocain de la Justice. Militante depuis plus de trente ans, elle a participé à la première réforme du Code de la famille en 2004.

Aujourd’hui, elle reconnait les avancées significatives du Maroc sur les droits des femmes et des enfants, notamment grâce à la ratification des conventions internationales. Mais elle se montre aussi très inquiète, évoquant un climat plus conservateur et un possible retour sur les droits acquis. « Lorsqu’on lit les ratifications du Maroc, les rapports du Maroc, on est dans une avancée. On est dans un discours qui dénote, des pas en avant. Mais lorsqu’on revient aux relations femmes/hommes, aux relations de pouvoir, au patriarcat, à tout ce qui touche les femmes, on a l’impression de régresser » , regrette-t-elle.

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Assia Morabet fait également partie de l'équipe de l'association « 100% Mamans » qui défend le droit des mères célibataires. « Ce sont des lois, des dispositions, des pratiques auxquelles la mère célibataire est tout le temps confrontée. Elle vit un dilemme. Il y a la relation consentie, il y a le viol, il y a le mariage de mineures… Lorsqu’elle a un enfant, le père, de par la loi, peut dire que l’enfant n’est pas le sien. La loi le protège. La loi lui donne cette possibilité, cette marge de dire ‘cet enfant n’est pas le mien’.

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Si le père ne reconnaît pas l’enfant, il n’est pas poursuivi, n’étant pas reconnu comme responsable. « Mais s’il décide de reconnaître l’enfant, il en devient le tuteur officiel et tout passe par lui, ajoute la militante, Dans le Code de la famille, et dans la Constitution, aussi, il est question de la famille légale. Il n’y a qu’une seule famille : celle issue de l’acte de mariage. Ce qui fait que les mères seules ne sont pas reconnues, que leurs enfants ne sont pas reconnus, à part si le père accepte la reconnaissance. »

La militante souhaite visibiliser cette lacune et milite pour l’élargissement et la remise en question de la notion de famille dans le Code de la famille.

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SOURCE – Pour en savoir plus

 

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